MGI : Tendance - L’ennoblissement numérique s’impose comme moteur de transformation dans l’industrie de l’impression

Tendance – L’ennoblissement numérique s’impose comme moteur de transformation dans l’industrie de l’impression

Portée par des évolutions rapides du marché et une adoption croissante par les imprimeurs, la technologie d’ennoblissement numérique n’est plus une innovation marginale. Elle devient une composante stratégique dans les pratiques de production, de marketing et de fidélisation client. L’étude de marché 2025, menée par Taktiful en partenariat avec WhatTheyThink, dresse un état des lieux complet de cette mutation.

En 2025, les données confirment un changement de paradigme. Ce qui relevait encore récemment de l’expérimentation est désormais perçu comme un levier d’investissement structurant. Les imprimeurs ne se contentent plus de tester les capacités de l’ennoblissement : ils les intègrent de manière systématique dans leur offre, en s’appuyant sur des retours sur investissement concrets. Cette dynamique, analysée en détail par Kevin Abergel (Taktiful) et Paul André dans une récente émission du podcast Jet Force, révèle une bascule décisive dans les usages et les stratégies industrielles.

Les statistiques issues de l’étude confirment cette accélération. En deux ans, la fréquence d’utilisation quotidienne des presses d’ennoblissement a été multipliée par cinq. Ce bond spectaculaire traduit à la fois une demande plus forte du marché et une intégration plus fluide de ces procédés dans les cycles de production. Le seuil du marché de niche a été franchi : l’ennoblissement numérique devient un standard dans les ateliers d’impression.

Ce repositionnement s’observe également dans les volumes traités. Si les tirages moyens demeurent autour de 500 feuilles, la proportion de travaux de plus grande ampleur augmente, signe d’une confiance accrue des opérateurs, d’un savoir-faire consolidé, mais aussi d’une technologie devenue plus robuste. Paul André attribue cette évolution à une montée en compétence des équipes commerciales et à la mise à disposition d’outils pédagogiques plus efficaces.

Le champ d’application de l’ennoblissement s’est aussi considérablement élargi. Si les cartes de visite demeurent le support le plus fréquemment ennobli, d’autres formats connaissent une forte progression, notamment le publipostage, les brochures, les livres, ou encore les supports de PLV. Aux États-Unis, le publipostage bénéficie d’incitations postales spécifiques, tandis qu’en Europe, les éditeurs adoptent massivement les couvertures ennoblies, y compris pour les ouvrages à faible tirage.

Des secteurs inattendus, comme les jeux de cartes ou les cartes à collectionner, stimulés par des marques telles que Pokémon, se tournent eux aussi vers l’ennoblissement pour renforcer l’attrait des produits et fidéliser leur public.

Le rapport met également en lumière l’effet de contagion entre imprimeurs. En 2023, seuls 28 % considéraient que leurs concurrents proposaient des options d’ennoblissement numérique ; deux ans plus tard, ce chiffre atteint 50 %. Cette progression rapide alimente une pression concurrentielle perceptible, incitant de nombreux professionnels à intégrer ces solutions pour ne pas perdre en compétitivité.

Cette pression s’accompagne d’une évolution des discours commerciaux. L’étude note une hausse de 15 % du nombre d’imprimeurs promouvant activement leurs capacités d’ennoblissement auprès de leur clientèle. Parallèlement, la proportion d’acteurs ne menant aucune action marketing a diminué de 10 %. Le lien entre communication et rentabilité s’affirme donc clairement.

La sensibilisation du marché progresse également. En 2025, 90 % des clients sont familiers des possibilités offertes par l’ennoblissement numérique, contre 76 % deux ans plus tôt. Les efforts pédagogiques des imprimeurs semblent donc porter leurs fruits.

Sur le plan technologique, les innovations récentes répondent à des attentes précises. Kevin Abergel souligne que les décisions d’équipement reposent aujourd’hui sur des modèles économiques solides. Le retour sur investissement n’est plus seulement envisagé en termes de valeur ajoutée visuelle : il prend aussi en compte l’impact sur les volumes globaux d’impression et la fidélité client.

Les principaux freins restent cependant bien identifiés. La question du coût demeure la première barrière à l’adoption, notamment dans les échanges entre les services marketing, sensibles aux effets différenciants, et les services achats, plus attentifs aux contraintes budgétaires. Par ailleurs, la formation des jeunes designers reste insuffisante. Leur manque de familiarité avec les contraintes techniques de l’ennoblissement limite encore certaines mises en œuvre créatives.

Malgré ces défis, l’optimisme reste élevé. En 2025, 65 % des professionnels interrogés déclarent envisager de nouveaux investissements dans des équipements d’ennoblissement, contre 54 % en 2023. Plus largement, le niveau de confiance dans l’avenir du secteur est passé de 74 % à 88 %, bien au-delà de la moyenne de l’industrie de l’impression.

L’ensemble de ces données laisse entrevoir un avenir solide pour l’ennoblissement numérique, désormais perçu non plus comme un outil complémentaire, mais comme un pilier stratégique du développement commercial et industriel des imprimeurs. Le rapport complet est disponible sur le site de WhatTheyThink.

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